Les étapes d'un diagnostic
Définition :
Le diagnostic est le raisonnement menant à l'identification de la cause (l'origine) d'une défaillance, d'un problème ou d'une maladie [Pencolé Y., 2012].
Le diagnostic d'une structure se compose de différentes étapes clés décrites ci-dessous.
Pré-diagnostic
le Pré-diagnostic comporte :
Une visite préliminaire de l'ouvrage
afin de mieux comprendre l'état et le fonctionnement de la structure, de préciser les conditions environnementales, les désordres visibles et l'accessibilité des parties dégradées. Elles fournissent des informations de base suffisantes pour qu'un avis préliminaire soit présenté vis-à-vis les conditions de l'élément dégradé.
Une méthode de classification simplifiée basées sur les caractéristiques de ces désordres est proposée par l'ACI [ACI 364, 1999]. C'est une méthode de classification visuelle des dégradations à partir d'une codification attribuée sur l'identification et la description du désordre. Elle fournit aussi les causes probables et suggère les détails qui doivent être collectés pendant l'inspection. Le Tableau 1.1 représente un extrait de la méthode de classification proposée.

La collecte des documents
Une analyse approfondie des archives afin de récolter le maximum d'informations concernant la structure, à savoir :
La date de construction pour connaître le code selon lequel la structure a été calculée et les dispositions constructives de l'époque.
L'historique de la structure
Les plans de coffrage et de ferraillage
Les rapports de surveillance.
La préparation de l'intervention
Suite à la visite sur site et l'étude des documents collectés, l'ingénieur chargé d'affaire peut se faire une idée de l'origine des dégradations observées et peut ainsi proposer un programme d'investigations à réaliser, son coût ainsi que sa durée.
Conseil :
Il faut toujours savoir ce que l'on cherche, afin d'éviter de chercher à savoir ce que l'on a trouvé.
Diagnostic détaillé
C'est une évaluation approfondie de la structure qui comporte :
Une inspection visuelle détaillée de la totalité de la structure est mise en œuvre afin de détecter tous les signes de détérioration et d'identifier toutes les sources potentielles de désordres tels que :
la présence d'anciens revêtements ou de produits d'imprégnation,
l'apparence de la surface du béton, présence de stalactites, d'efflorescences, de traces de rouille,
la présence de fissures (avec leurs ouvertures et leurs orientations, réseau),
les détériorations de la peau du béton (épaufrures, feuilletage, éclatements...),
la détection des zones sonnant le creux,
les zones où le béton et les armatures ont été désorganisés (cas d'un incendie...),
la présence d'armatures (passives ou actives) apparentes, corrodées ou non,
le relevé des déformations de la structure,
la détection des traces d'humidité,
Généralement il faut aussi relever la géométrie de la structure, espacement des éléments porteur, épaisseur de dalle, géométrie d'un plancher hourdis par exemple. Dans de nombreux cas les structures diagnostiquées sont anciennes, de ce fait on ne dispose plus des plans.
Suite à l'inspection visuelle on choisit des zones représentatives des désordres observés sur lesquelles on va effectuer des mesures. Celles-ci peuvent être de type non destructif par exemple la détection de l'enrobage des armatures par un procédé électromagnétique. Elles peuvent également consister en des prélèvements de carottes et d'échantillons en vue d'analyses en laboratoire [Rincker V, 2009].
Remarque :
L'ensemble des résultats d'analyse et des relevés des défauts sont récapitulés dans des tableaux ou sur des plans dans le rapport de diagnostic. Si l'inspection de la structure était complète, il faudrait pour chaque type de désordres effectuer un linéaire en vue d'une éventuelle réparation.
Diagnostic-Pronostic
C'est la ou l'ingénieur chargé d'affaires donne ses commentaires et son avis sur le type d'intervention. Il doit indiquer dans son rapport :
L'origine probable des désordres, leur étendue, et leur probable évolution
Si la structure garantit toujours la sécurité des personnes et des biens qu'elle abrite (bâtiments) ou qu'elle ne menace pas de s'écrouler.
Les zones à traiter en priorité.
Des conseils sur l'exploitation de l'ouvrage, maintien, renforcement ou suivi, conseil sur des éventuels compléments d'étude.
Des recommandations relatives aux éventuelles méthodes de réparation les mieux adaptées