Echanges entre les compartiments liquidiens
Même si le volume et la composition ionique des liquides corporels sont maintenus relativement stables, cet équilibre est dynamique et non statique et reflète un échange continuel de l'eau et des électrolytes à travers les membranes biologiques séparant les divers compartiments liquidiens[1].
Un volume cellulaire normal est nécessaire au bon fonctionnement de la cellule et dépend du mouvement d'eau selon le gradient osmotique à travers la membrane cellulaire[1].
Un volume plasmatique et sanguin normal est essentiel à une perfusion tissulaire adéquate et dépend du mouvement d'eau et de solutés à travers la membrane capillaire vers le compartiment interstitiel ou vers l'extérieur de l'organisme[1][2][2].
La pression osmotique
La pression osmotique est la pression exercée par les particules en solution, et responsable de l'osmose[1]. La pression osmotique est surtout développée par les électrolytes dissociés. Les transferts d'eau entre les compartiments liquidiens sont principalement régis par des gradients de pression osmotique[1].
La pression oncotique
Pression générée par les grosses molécules, surtout les protéines en solution.C'est la pression qui attire l'eau vers les protéines ; pression osmotique attribuable aux protéines[1].
Pression hydrostatique
Générée par le système cardiovasculaire[1].
Echanges entre les compartiments extra et intracellulaire
1. Echanges d'eau
Les membranes cellulaires et la paroi capillaire sont très perméables à l'eau qui peut donc se déplacer aisément d'un compartiment à l'autre [3]. La membrane plasmique est cependant beaucoup plus perméable à l'eau qu'aux solutés et s'avère même imperméable à plusieurs d'entre eux[2]. Le gradient osmotique créé par les solutés qui ne traversent pas la membrane plasmatique déplace l'eau entre les deux compartiments intra et extracellulaire[2]. Les canaux aqueux, ou aquaporines, présents dans la membrane cellulaire facilitent ce mouvement d'eau[1].
2. Echanges dʼélectrolytes
Contrairement à l'eau, les électrolytes ne diffusent pas librement à travers la membrane plasmique. Leur transfert entre les compartiments extracellulaire et intracellulaire requiert des protéines spécifiques de transport membranaire, comme la pompe Na+/K+ATPase[4] et l'échangeur Na+/H+[5][2].
Echanges entre les compartiments plasmatique et interstitiel
Quatre forces, décrites par Starling gouvernent l'échange passif de liquide à travers la paroi capillaire dans des conditions physiologiques. Ces pressions sont responsables de la distribution de liquide entre les compartiments plasmatique et interstitiel[1].
PNF: pression nette de filtration:
Si PNF est positif, il existe alors un mouvement liquidien net qui sort du capillaire : c'est la filtration
Si PNF est négatif, il existe un mouvement liquidien net qui entre dans le capillaire : c'est l'absorption
Kf : Le coefficient de filtration :
C'est la perméabilité de la paroi capillaire à l'eau
PC : La pression hydrostatique capillaire: Favorise la filtration hors du capillaire
PI : La pression hydrostatique interstitielle : S'oppose à la filtration hors du capillaire
Elle est normalement nulle ou légèrement négative, autour de –3 mm Hg.
πC : La pression oncotique capillaire :
Elle est de 28 mm Hg et s'oppose à la filtration hors du capillaire. Elle augmente avec l'augmentation du taux des protéines dans le plasma.
πI : La pression oncotique interstitielle: Favorise la filtration hors du capillaire.
Elle est d'environ 8 mm Hg, résulte des petites quantités de protéines fuyant l'espace vasculaire et demeurant à l'intérieur de l'interstice [6].
En fait, les pressions ne sont pas identiques dans les parties artérielle et veineuse du capillaire[1]. Du côté artériolaire, la pression hydrostatique différentielle dépasse la pression oncotique différentielle. Ce déséquilibre favorise le passage de l'eau et des substances dissoutes du plasma vers le compartiment interstitiel [3]. Par contre, du côté veineux, la pression hydrostatique différentielle devient inférieure à la pression oncotique différentielle [7]. Ce phénomène favorise alors le retour de l'eau et des substances dissoutes du compartiment interstitiel vers le plasma [8][1] [3].