Il est communément admis que la plupart des structures conçues sur la base du principe déterministe (contraintes admissible), ou celui du principe semi-probabiliste (les états limites) possèdent une réserve considérable de résistance au-delà de la limite élastique jusqu'à ce qu'elles atteignent leurs capacités ultimes. Cette marge est due essentiellement à la capacité des éléments structurels à se déformer sans perte majeure de résistance (ductilité). L’inconvénient majeur de l'utilisation d'une méthode élastique pour le calcul de telles structures avec des éléments ductiles est que la réserve de résistance au-delà de la limite élastique (marge de sécurité) n'est ni quantifiée ni utilisée explicitement.

Des tentatives pour exploiter rationnellement et quantifier cette réserve de résistance pour dépasser l’inconvénient de l'analyse élastique classique ont été faites dès 1914 [1]. Des progrès très importants ont été réalisés après les années 1930. Les théorèmes fondamentaux disponibles à la fin des années 1940 et au début des années 1950 [2-4] ont finalement fourni une base de la théorie de la plasticité.

Enfin, l’idée principale de l'analyse plastique, est fondée sur l’hypothèse implicite que la structure analysée est conçue pour des matériaux ductiles [5]. La plupart des matériaux de génie civil possèdent une certaine ductilité, cependant la nature ductile de l'acier fait de ce matériau l'un des plus parfait et idéal pour l'analyse plastique.

A l’orée des années 1950, Horne, M. R. (1950) [1], Greenberg, H. J et Prager, W. (1952) [6] et Neal, B.G (1956) [7] ont participé à l’instauration des méthodes pour l’analyse plastique de structures, ces dernières sont basées principalement sur le principe des travaux virtuels et sont applicables aux éléments de structures ou structures simples. Plus tard Stuart .S et Moy.J (1981) [8] ont utilisé une méthode aisée et plus efficace pour l’analyse plastique de structures en portiques, elle est dite ‘’pas à pas’’. C’est une méthode incrémentale basée sur l’approche des rotules plastiques facilitant la formulation en éléments finis et la réalisation des programmes numériques.

Contrairement aux programmes informatiques et logiciels de calcul élastique linéaire, qui sont disponibles, les programmes informatiques et les logiciels d'analyse plastique sont rares et ne sont pas aussi accessibles. Les premiers programmes datent des années 1970 et concernent les portiques simples tels que ceux développés par Wang (1963) [9], Jennings et Majid (1965) [10] et Davies (1967) [11] et plus tard par Chen et Sohal (1995) [12] pour les structures en portiques de taille considérable.